St Louis 2004 : Newsletter 4

Thu 15 July 2004

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Chers lecteurs,

Nous voilà parti pour la quatrième partie de notre aventure, nous avons reçu quelques remarques. En fait, elles viennent principalement de nostalgiques de Saint Louis ou de Dakar qui ont de fortes envies de nous rejoindre. Merci aux autres qui nous soutiennent.

Mardi 13 juillet

Nous commencerons cette 4eme lettre par un petit récapitulatif des associations avec lesquelles nous travaillons :

- LAFSDN : Association des Femmes Sénégalaises pour le Développement du Nord - Carrefour des femmes - ASC Carrefour Corniche Club - Le réveil de la femme

Nous allons installer un centre pour chaque association, une quinzaines de PC à chaque fois, avec apparemment une connexion ADSL via satellite.

Deuxième journée de cours, ce sont Guillaume Mamadou et Geoffroy Alioume qui se sont chargés de répandre la bonne parole aux infidèles. Cela a consisté à dispenser un cours et à corriger le test de la veille, ce ne fut pas chose facile mais, tels les croisés devant Jérusalem, ils ont tenu bon et ont réussi.

Ce test a permis de faire des groupes de niveaux et de définitivement résoudre les problèmes deffectif. En effet, lassociation AFSDN, étant la plus nombreuse, avait présenté plus que les 6 élèves requis. Notre président à tranché, cest 6 élèves par assoc, et pas plus. Cela afin que la formation soit la plus profitable possible et que plus tard, les centres que nous montons soient correctement administrés, avec une certaine pérennité.

Pendant ce temps là, les autres membres de lassociation ont pu vaquer à leurs occupations : se reposer, lire tranquillement des journaux qui commencent à devenir périmés (car pris à laéroport pendant le voyage de départ), aller au cyber pour envoyer quelques mails, en bref une matinée harassante. Rien de tel quun bon plat de spaghettis pour rassasier nos estomacs qui crient famine et cest parti pour une bonne sieste suivie du traditionnel thé Les débuts daprès midi sont très durs ici au Sénégal, mais nous nous efforçons de respecter les coutumes locales le mieux possible. Et oui cest loin dêtre des vacances pour nous La suite est légèrement plus sérieuse, grosse réunion avec les responsables des formations et les président(e)s (ou délégué(e)s) des quatre associations pour faire le point sur le début de la formation, les groupes de niveaux, les problèmes deffectifs et le problème de lassociation du réveil de la femme qui na toujours pas de local pour le centre. De plus le niveau des membres de cette association nous fait craindre que le centre ne puisse pas tourner correctement. Heureusement, toutes nos questions trouvent réponse, cela nous rassure mais nous attendons de voir.

Après ce gros effort intellectuel, nous avons continuer les activités physiques, quatre au cyber et quatre en vadrouille pour aller tâter du ballon de basket avec les Saint Louisiens. Lhonneur est sauf, Joël, Patrick, Nicolas et Olivier, aidés dun sénégalais, ont gagnés. Seul soucis pour Joël qui à un peu la poisse en ce moment, son sac à été visité pendant les félicitations finales : un portefeuille et un maillot de basket ont décidés daller se promener sans autorisation. Heureusement rien de grave, les documents importants nétaient pas là. Le soir aussi a été sérieux, et oui ça arrive, il a fallu préparer les cours du lendemain. Joël, Patrick et Pierre pour le groupe renforcement; David, Nicolas et Olivier pour le groupe initiation. On va bientôt devenir des profs aguerris

Jeudi 14 Juillet : Allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé

Aujourdhui, fête nationale, on va rater le traditionnel défilé sur les champs Elysée, dommage On va se rattraper avec la petite réception du consul de Saint Louis ce soir, espérons quil sait recevoir Ce matin, les cours ont été dispensés correctement, pas de problèmes apparemment. On a quand même un peu de mal pour ce qui est du niveau de nos cours, les groupes sont très hétérogènes. Cependant les élèves sont motivés et attentifs en cours, cela aide grandement. Petite visite chez le docteur pour Geoffroy, il en fallait un dans le groupe qui attrape une gastro, cest chose faite Rien de grave.

Sinon mauvaise nouvelle ce matin, Mme Sylla nous a prévenu que le container était arrivé à Dakar mais que le trajet Dakar - Saint Louis navait pas été payé, nous on dit que oui Il va y avoir du sport Les négociations sont à venir, il va falloir jouer de la ruse et de la fermeté pour nous faire entendre La météo commence à changer et à la place de la brume protectrice accompagnée dune légère brise marine nous avons le soleil direct. Les murs, peu épais, chauffent les maisons comme de fours et le peu de vent qui reste peine, le soir, à pousser les moustiques vers lintérieur des terres. Il faut maintenant faire attention aux insolations ; mais la bonne nouvelle vient du docteur consulté par Alioune qui assure que leau de St Louis est bonne et que nous pouvons donc éviter dacheter les bouteilles deau minérale (3FF).

Après une bonne sieste, nous voilà sur le départ pour le consulat, le rendez vous est à 18h, lassociation se regroupe devant, en effet un petit groupe à commencé les démarches pour contacter notre transporteur. Un jolie discours du consul (Vive le Sénégal, Vive la France), le levé des couleurs françaises et sénégalaises, les hymnes nationaux et le banquet est ouvert avec en fond la retransmission du défilé du 14 Juillet de Paris, finalement, on y aura eu le droit Les personnes présentent à cette réception sont de tous les horizons, entre les touristes ou associations comme nous, les expatriés, les officiels français et sénégalais, les invités dhonneurs, les anciens combattants, le ministre du tourisme qui est maire de Saint Louis, lévêque du diocèse, limam de la région de Saint Louis et jen oublie certainement. Cela fait du beau monde, peut être un peu trop protocolaire à nos yeux. En tout cas les petits fours était très bons, et les verres bien remplis. Les sénégalais ne buvant pas ou peu dalcool, les serveurs avaient un peu de mal à doser correctement les verres.

Pendant la réception, nous nous sommes divisés en deux, un groupe est reparti à Pikine pour dîner tranquillement et a ainsi pu profiter dun magnifique couché de soleil sur lîle de Saint Louis. Des couleurs de carte postal reproduisant toute la gamme des oranges sur une mer paisible, avec en fond les palmiers de la langue de Barbarie et la pirogue juste dans le halo de lumière un vrai régale qui nous laissa rêveur dans un taxi affichant plus de 450 000 Km au compteur.

Lautre groupe a profité pleinement des petits fours et des verres bien rempli, mais aussi du bal guinguette organisé au Tennis Club, haut lieu de rencontre des toubab sédentairesLe barman ayant goûté aux différents alcools avant de les servir (histoire de vérifier quils nétaient pas empoisonnés sûrement ???), offrait généreusement à boire à qui le demandait. Tout cela donna une atmosphère au son de laccordéon assez épique. Cependant, ce petit bal nous permis de rencontrer dautres jeunes qui sinvestissent dans le développement de lAfrique, notamment des étudiant de pharmacie ou de médecine qui travaillent à lhôpital régional de Saint Louis. Une soirée bien remplie au final.

Il est à noter lambiance particulière qui régnait au tennis club : « expat. ». Cest une ambiance très particulière que lon peu difficilement décrire. Il a tout dabord quelque chose danormal : une majorité de blanc. Beaucoup de vieux à la peau cuivrée par les années St Louisiennes ; quelques touristes et des hommes daffaires aux allures marseillaises qui on préféré quitter la France pour exercer leurs talents de « commerçants » ailleurs. Mais dans tout ce monde on sent quelque chose de commun, sûrement le manque de la métropole, ou peut être de lhiver (pourquoi pas) ou tout simplement la vue dun arbre « normal ».

Toujours est-il que lassemblée arrosait bien notre fête nationale. Lalcool permettant une communion commune à des prix dérisoires (un paradis pour ECAM ?).

La vie est constituée de différences. Dieu la voulu comme ça. Ici les enfants des plus pauvres vont à lécole coranique (la moins chère). Ils mendient toute la journée pour limam et gare à celui qui, le soir, ne ramènera pas ses 250gr de sucre et les 250 CFA. Ces gamins, habillés de haillons noirs de crasse vous suivent sur plus de 100 mètres en tendant leur main. « Non, jai déjà donné, non » refuser encore et encore. Cest injuste, juste au moment ou je remarque que jai une pâtisserie dans la main achetée il y a deux minutes aux « Délices du Fleuves ». Trop tard, nous sommes déjà dans le taxi ; il démarre, juste le temps de tendre par la fenêtre un bout de gâteau et de recevoir un sourire unique dans ce visage de mendiant plein de sable. Un sourire radieux.

Merci à nos fidèles lecteurs, quils soient de nos familles, de nos amis, du personnel ECAM ou des sponsors sans qui ce projet naurai pas eu lieu. A bientôt pour un nouvel épisode de votre saga préférée de lété.

L'équipe d'Afric'Edu.

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