Chers lecteurs,
Nous voilà parti pour la quatrième partie de notre aventure, nous avons
reçu quelques remarques. En fait, elles viennent principalement de
nostalgiques de Saint Louis ou de Dakar qui ont de fortes envies de nous
rejoindre. Merci aux autres qui nous soutiennent.
Mardi 13 juillet
Nous commencerons cette 4eme lettre par un petit récapitulatif des
associations avec lesquelles nous travaillons :
- LAFSDN : Association des Femmes Sénégalaises pour le Développement
du Nord
- Carrefour des femmes
- ASC Carrefour Corniche Club
- Le réveil de la femme
Nous allons installer un centre pour chaque association, une quinzaines
de PC à chaque fois, avec apparemment une connexion ADSL via satellite.
Deuxième journée de cours, ce sont Guillaume Mamadou et Geoffroy Alioume
qui se sont chargés de répandre la bonne parole aux infidèles. Cela a
consisté à dispenser un cours et à corriger le test de la veille, ce ne
fut pas chose facile mais, tels les croisés devant Jérusalem, ils ont
tenu bon et ont réussi.
Ce test a permis de faire des groupes de niveaux et de définitivement
résoudre les problèmes deffectif. En effet, lassociation AFSDN, étant la
plus nombreuse, avait présenté plus que les 6 élèves requis. Notre
président à tranché, cest 6 élèves par assoc, et pas plus. Cela afin que
la formation soit la plus profitable possible et que plus tard, les
centres que nous montons soient correctement administrés, avec une
certaine pérennité.
Pendant ce temps là, les autres membres de lassociation ont pu vaquer à
leurs occupations : se reposer, lire tranquillement des journaux qui
commencent à devenir périmés (car pris à laéroport pendant le voyage de
départ), aller au cyber pour envoyer quelques mails, en bref une matinée
harassante. Rien de tel quun bon plat de spaghettis pour rassasier nos
estomacs qui crient famine et cest parti pour une bonne sieste suivie du
traditionnel thé Les débuts daprès midi sont très durs ici au Sénégal,
mais nous nous efforçons de respecter les coutumes locales le mieux
possible. Et oui cest loin dêtre des vacances pour nous La suite est
légèrement plus sérieuse, grosse réunion avec les responsables des
formations et les président(e)s (ou délégué(e)s) des quatre associations
pour faire le point sur le début de la formation, les groupes de
niveaux, les problèmes deffectifs et le problème de lassociation du
réveil de la femme qui na toujours pas de local pour le centre. De plus
le niveau des membres de cette association nous fait craindre que le
centre ne puisse pas tourner correctement. Heureusement, toutes nos
questions trouvent réponse, cela nous rassure mais nous attendons de
voir.
Après ce gros effort intellectuel, nous avons continuer les activités
physiques, quatre au cyber et quatre en vadrouille pour aller tâter du
ballon de basket avec les Saint Louisiens. Lhonneur est sauf, Joël,
Patrick, Nicolas et Olivier, aidés dun sénégalais, ont gagnés. Seul
soucis pour Joël qui à un peu la poisse en ce moment, son sac à été
visité pendant les félicitations finales : un portefeuille et un maillot
de basket ont décidés daller se promener sans autorisation. Heureusement
rien de grave, les documents importants nétaient pas là. Le soir aussi a
été sérieux, et oui ça arrive, il a fallu préparer les cours du
lendemain. Joël, Patrick et Pierre pour le groupe renforcement; David,
Nicolas et Olivier pour le groupe initiation. On va bientôt devenir des
profs aguerris
Jeudi 14 Juillet : Allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé
Aujourdhui, fête nationale, on va rater le traditionnel défilé sur les
champs Elysée, dommage On va se rattraper avec la petite réception du
consul de Saint Louis ce soir, espérons quil sait recevoir Ce matin, les
cours ont été dispensés correctement, pas de problèmes apparemment. On a
quand même un peu de mal pour ce qui est du niveau de nos cours, les
groupes sont très hétérogènes. Cependant les élèves sont motivés et
attentifs en cours, cela aide grandement. Petite visite chez le docteur
pour Geoffroy, il en fallait un dans le groupe qui attrape une gastro,
cest chose faite Rien de grave.
Sinon mauvaise nouvelle ce matin, Mme Sylla nous a prévenu que le
container était arrivé à Dakar mais que le trajet Dakar - Saint Louis
navait pas été payé, nous on dit que oui Il va y avoir du sport Les
négociations sont à venir, il va falloir jouer de la ruse et de la
fermeté pour nous faire entendre La météo commence à changer et à la
place de la brume protectrice accompagnée dune légère brise marine nous
avons le soleil direct. Les murs, peu épais, chauffent les maisons comme
de fours et le peu de vent qui reste peine, le soir, à pousser les
moustiques vers lintérieur des terres. Il faut maintenant faire
attention aux insolations ; mais la bonne nouvelle vient du docteur
consulté par Alioune qui assure que leau de St Louis est bonne et que
nous pouvons donc éviter dacheter les bouteilles deau minérale (3FF).
Après une bonne sieste, nous voilà sur le départ pour le consulat, le
rendez vous est à 18h, lassociation se regroupe devant, en effet un
petit groupe à commencé les démarches pour contacter notre transporteur.
Un jolie discours du consul (Vive le Sénégal, Vive la France), le levé
des couleurs françaises et sénégalaises, les hymnes nationaux et le
banquet est ouvert avec en fond la retransmission du défilé du 14
Juillet de Paris, finalement, on y aura eu le droit Les personnes
présentent à cette réception sont de tous les horizons, entre les
touristes ou associations comme nous, les expatriés, les officiels
français et sénégalais, les invités dhonneurs, les anciens combattants,
le ministre du tourisme qui est maire de Saint Louis, lévêque du
diocèse, limam de la région de Saint Louis et jen oublie certainement.
Cela fait du beau monde, peut être un peu trop protocolaire à nos yeux.
En tout cas les petits fours était très bons, et les verres bien
remplis. Les sénégalais ne buvant pas ou peu dalcool, les serveurs
avaient un peu de mal à doser correctement les verres.
Pendant la réception, nous nous sommes divisés en deux, un groupe est
reparti à Pikine pour dîner tranquillement et a ainsi pu profiter dun
magnifique couché de soleil sur lîle de Saint Louis. Des couleurs de
carte postal reproduisant toute la gamme des oranges sur une mer
paisible, avec en fond les palmiers de la langue de Barbarie et la
pirogue juste dans le halo de lumière un vrai régale qui nous laissa
rêveur dans un taxi affichant plus de 450 000 Km au compteur.
Lautre groupe a profité pleinement des petits fours et des verres bien
rempli, mais aussi du bal guinguette organisé au Tennis Club, haut lieu
de rencontre des toubab sédentairesLe barman ayant goûté aux différents
alcools avant de les servir (histoire de vérifier quils nétaient pas
empoisonnés sûrement ???), offrait généreusement à boire à qui le
demandait. Tout cela donna une atmosphère au son de laccordéon assez
épique. Cependant, ce petit bal nous permis de rencontrer dautres jeunes
qui sinvestissent dans le développement de lAfrique, notamment des
étudiant de pharmacie ou de médecine qui travaillent à lhôpital régional
de Saint Louis. Une soirée bien remplie au final.
Il est à noter lambiance particulière qui régnait au tennis club : «
expat. ». Cest une ambiance très particulière que lon peu difficilement
décrire. Il a tout dabord quelque chose danormal : une majorité de
blanc. Beaucoup de vieux à la peau cuivrée par les années St Louisiennes
; quelques touristes et des hommes daffaires aux allures marseillaises
qui on préféré quitter la France pour exercer leurs talents de «
commerçants » ailleurs. Mais dans tout ce monde on sent quelque chose de
commun, sûrement le manque de la métropole, ou peut être de lhiver
(pourquoi pas) ou tout simplement la vue dun arbre « normal ».
Toujours est-il que lassemblée arrosait bien notre fête nationale.
Lalcool permettant une communion commune à des prix dérisoires (un
paradis pour ECAM ?).
La vie est constituée de différences. Dieu la voulu comme ça. Ici les
enfants des plus pauvres vont à lécole coranique (la moins chère). Ils
mendient toute la journée pour limam et gare à celui qui, le soir, ne
ramènera pas ses 250gr de sucre et les 250 CFA. Ces gamins, habillés de
haillons noirs de crasse vous suivent sur plus de 100 mètres en tendant
leur main. « Non, jai déjà donné, non » refuser encore et encore. Cest
injuste, juste au moment ou je remarque que jai une pâtisserie dans la
main achetée il y a deux minutes aux « Délices du Fleuves ». Trop tard,
nous sommes déjà dans le taxi ; il démarre, juste le temps de tendre par
la fenêtre un bout de gâteau et de recevoir un sourire unique dans ce
visage de mendiant plein de sable. Un sourire radieux.
Merci à nos fidèles lecteurs, quils soient de nos familles, de nos amis,
du personnel ECAM ou des sponsors sans qui ce projet naurai pas eu lieu.
A bientôt pour un nouvel épisode de votre saga préférée de lété.
L'équipe d'Afric'Edu.