St Louis 2004 : Newsletter 2

Sun 11 July 2004

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Chers lecteurs,

Nous voilà parti pour la deuxième partie de notre aventure, nous espérons que la 1ere partie vous a plu et quelle na pas été trop douloureuse à lire.

Vendredi 9 Juillet

Première nuit à Saint Louis, plutôt reposante, malgré lappel à la prière de la mosquée toute proche vers les 5h et 5h30 du matin. Ce matin, accompagné de Asse, une partie de léquipe part sur lîle pour aller au consulat de France afin de nous déclarer et prendre contact avec le consul qui nous a reçu après une bonne heure dattente, bonne nouvelle pour joel, camerounais, qui devrait pouvoir assister à la petite fête du 14 juillet.

Lautre partie reste au premier centre pour préparer un peu le planning des premiers jours de la formation qui, pour les gens dici, sera un véritable séminaire. Nous travaillons avec 4 associations qui ont sélectionné chacune 6 personnes et ceci avec CV, lettre de motivation et tout le tutti ! Nous sommes plutôt impressionné par cette organisation mais cela est un gage de réussite. Nous avons aussi réglé au cours de cette réunion les différents aspects de notre séjour, linge, restauration, etc Les Saint Louisiens sont vraiment des gens très accueillants et nos contacts sont véritablement motivés, cela nous réjouit réellement. Nous profitons aussi de lattente de lautre groupe pour discuter longuement avec Mme Diop de lAfrique et des problèmes omniprésents.

Notre adresse est Route de Dakar, quartier Pikine (après la pharmacie pikinoise). Cest ladresse que nous donnons aux « taxi drivers ». Cependant les dimensions de St Louis rendent certains trajets possibles à la marche, dautant plus quil nous faut exercer une certaine activité physique pour justifier les repas abondants et de qualité. Fatim, qui nous prépare à manger, à lhabitude des estomacs européens fragiles : elle nous ménage et pour linstant aucun ennui gastrique nest à déplorer ; bien au contraire. Il semblerait que la cuisine anime certaines passions puisque David a filmé la préparation de la viande. Mis à part la cuisine il y a aussi les détails comme lencens, le Thiouly, qui se répand dans notre chambre dans la quelles les 5 moustiquaires et le ventilateur dépaysent jusquà nos nuits ! Les repas sont tantôt Sénégalais tantôt européens. Nous pénétrons la vie locale par tous ces détails, lappel de la prière, les tapis déroulés à moitiés dans le sable, les mouvements des dos qui se prosternent et la voix arrivant du Minaret. Tu as besoin de tongues ? OK. On va à 30 mètres dans la boutique, tu as des chaussures pour 5FF.

Laprès midi se décompose en une bonne sieste et un petit tour à hydrobase, la plage la plus prisée de Saint Louis, des rouleaux de plus dun mètre et un très fort courant ne nous découragent pas mais attire quand même notre attention. A vue dil, leau doit être à 25 degrés, plutôt agréable donc pour les européen que nous sommes. Le voyage de retour nous permet, tout comme lallée dailleurs, de passer au travers du quartier des pécheurs, le Genda (gens de la mer en Wolof) avec son lot dodeurs et de dépaysement pour nous. Les étalages de poissons séchés dégagent une forte odeur dans laquelle baigne un concentré de vie africaine : des zébus, des chèvres, des moutons, des pirogues et leurs pêcheurs saffairant. De partout une nuée de gamins jouant ; les baby foot sont dehors. Une grande partie des personnes sont habillées à leuropéenne, et souvent mieux que le français moyen. Le goût est plus éclatant, le sourire contrebalançant largement les imperfections ou lusure des vêtements. La touche luxueuse que peu amener certaines parures contraste trop souvent avec le cadre. Le cliché choc est constitué dune belle femme dans une belle parure préparant à manger dans un décor quun toubab (homme blanc) caractériserait de chaotiques.

Samedi 10 Juillet

Après une bonne nuit, malgré lappel à la prière quotidien (à 5h) de la mosquée, bien protégés sous nos moustiquaire, nous nous réveillons frais et dispo pour cette nouvelle journée sénégalaise.

La matinée fut tranquille, un groupe est allé au cyber sentoo pour vérifiez les emails avec Tine Macoumba, un de nos ange gardien, qui sur le voyage du retour nous a présenter Moussa Ndiaye, un de ses amis qui nous parait très calé en informatique, il pourra donc nous aider si nous devons acheté du matériel sur Saint Louis. Un autre groupe a été se promener dans le quartier pour retirer de largent. Au retour de tout ce beau monde, il a fallu commencer à être sérieux, nous avons donc commencé le test de niveau que nous donnerons à nos élèves lundi matin.

Dune manière générale on peu dire que les journées sont peu remplies et que la tranquillité règne. Pour nous comprendre il faut se souvenir et remonter dix jours en arrière : dernière épreuve (Génie électrique) écrite de la série des examens qui nous auront mis la pression pendant plus de 2 semaines et demies (et oui, lingé ECAM sait se faire exploiter !). Ces épreuves sanctionnant lapprentissage dune année trop pleine et finies, nous avons du déshumaniser nos logements étudiants dans lesquels nous avions accumulé 4 ans de vie. Puis les répartir chez soi, reprendre contact avec nos parents et préparer le sac pour le Sénégal.

Faut-il plutôt tel ou tel médicament ? Comment faire avec largent ? Moustiquaire ? Trop de questions, du stress et beaucoup de fatigue. Les préparatifs puis les adieux, les copains quon ne reverra pas, les copines. Les Travaux de Fin détudes vont nous séparer pour un an ; après 4 ans passés ensemble sur le campus de l ECAM La vie professionnelle (expression effrayante trop pleine de liberté et de laideur) arrive vite, très et peut être trop vite. Cest triste mais on en avait besoin. Ca y est, on est en voiture pour Paris, la nationale Pas le temps de réaliser ce qui nous arrive, de nous poser chez soi en ayant une perspective Le soir à Paris il faut dormir car levé à 5 heure pour la traversée de Paris. Puis une journée passée dans les avions et leurs ruches. Ambiances bruyantes ou sévit la faim labellisée IBERIA AIRLINES : impossible de réfléchir. Lendemain : Dakar, folie urbaine. Puis St Louis, calme, ambiance reposante. Nous avons nos repères. Notre maison, enfin notre chez nous. Même sil ressemble plutôt à un campement détudiants en déroute nous pouvons nous asseoir ici chez nous.

Enfin du calme. De la liberté, on peut aller et venir à notre guise sans préoccupation. La lecture prime, les ballades en ville, les discussions. Et mêmes les moments de vides. Regarder cette route ou les klaxons sont différents. Contempler une vie qui nest pas la notre mais lest quand même ; par définition. Entendre les klaxons, amicaux, ils préviennent «fais attention, jarrive ». Ils ne sont pas parisiens, plein de haine pressée. Ils ne sont pas là pour protéger la valeur dune Porsche Turbo mais pour protéger la vie disposée le long de la route.

Léquipe remercie les personnes qui lisent nos aventures et essaye de nous comprendre. Elles en tirent un bénéfice et nous prenons le temps de faire de notre mieux. Malgré cela vous pouvez avoir des remarques : newsletter trop longue, pas assez fréquente, trop chaotique... Nous attendons vos remarques.

Les contributeurs : Geoffroy, Pierre. (Alioume et Abasse)

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